Définir
son projet est une tâche indispensable faute de s' exposer à
de grosses désillusions.
Acheter une voiture est l'acte le plus facile qui soit mais mener à
bien son projet est une tâche beaucoup moins aisée, surtout
si l'on s'embarque dans une impasse dès le départ...
Prenez-donc le temps de lire ces quelques lignes de mise en garde.
Avant même
d'aborder la question financière, vous vous devez de vous poser
quelques questions élémentaires:
- Avez-vous un endroit pour stationner votre voiture? On voit rarement
des anciennes "dormir" dans la rue, surtout si elles suscitent
un intérêt quelconque...
- Avez-vous un endroit pour travailler sur votre véhicule? Une
voiture de collection nécessite toujours un entretien plus accaparant
qu'un véhicule moderne et une simple place de garage ne permet
pas de travailler correctement.
- Avez-vous les compétences et le temps nécessaires à
la possession de l'objet rêvé?
Ces vieilles dames ont une fiabilité qui n'ont rien à voir
avec votre moyen de transport actuel et vous devez pouvoir réparer
vous-même les innombrables petits incidents qui émailleront
son utilisation, faute de quoi vous deviendrez vite le meilleur ami de
votre garagiste...
Si vous avez
répondu par "oui" à ces quatre questions, vous
pouvez continuer la lecture de cette page.
Sinon, orientez-vous vers la lecture des magazines spécialisés
ou vers un club qui vous permettra d'avoir accès à ce monde
des voitures de collection sans vous trouver dans un cul-de-sac.
Les dispositions
purement pragmatiques étant réglées, il s'agit maintenant
de faire plusieurs choix.
Le premier, le plus agréable, consiste à déterminer
l'objet de sa passion: américaine, française, italienne,
anglaise, allemande ou autre, cela est une question de goût.
Sachez quand même que la monde de la collection est assez sectaire;
si chacun y éprouve sensiblement les mêmes joies et les mêmes
peines, il y aura peu de réelle communication entre un fervent
d'américaines et un amateur de françaises, voire entre deux
possesseurs de marques différentes...
Quelque
soit le modèle convoité, on n'oubliera pas qu'un cabriolet
est généralement plus apprécié qu'un coupé,
lui-même plus recherché qu'une berline, surtout si celle-ci
possède un montant central.
De même, les options et la motorisation seront des facteurs à
prendre en compte au moment de votre choix...
Une fois
le modèle sélectionné, il convient de déterminer
la somme que vous pouvez consacrer à son achat.
Souvent, pour des raisons financières, il semble plus avantageux
d'acheter un modèle "à restaurer" que son homologue
en très bon état; malgré ce que l'on pourrait croire,
cela n'est généralement pas vrai!
En effet, effectuer une restauration sérieuse et complète
nécessitera, dans la plupart des cas, des frais supérieurs
au montant de la voiture terminée disponible sur le marché.
Acheter une
voiture "dans son jus" n'est donc pas un bon calcul, financièrement
parlant, du moins à long terme.
A court terme, cela permet d'étaler dans le temps des dépenses,
ce qui est loin d'être un inconvénient, à condition,
toutefois, de ne pas souffrir du deuxième inconvénient d'une
restauration; l'essoufflement de la motivation...
Refaire une
voiture, car il s'agit proprement de cela, demande en effet une véritable
passion, dévoreuse de temps et d'argent; au début, tout
est rose et votre esprit est littéralement envahi par l'objet de
vos rêves.
Au fil du temps, il arrive souvent que l'on se lasse et le projet n'aboutit
jamais; combien avez-vous vu d'annonces incluant les termes " à
terminer", "à remonter" ou "à revoir",
signes de la mort, ou de la non-existence, d'une véritable passion?
Bien! J'espère
maintenant avoir suffisement amoindri votre enthousiasme pour vous ramener
à une réalité plus contraignante que ce que vous
ne pensiez.
Si, toutefois, vous persistez à lire ces lignes, c'est qu'il y
a peut-être un"petit quelque chose" en vous qui va vous
permettre de mener à bien votre projet...
En effet,
on pourrait conclure de la mise en garde précédente qu'il
convient d'acheter une voiture déjà restaurée pour
rouler en voiture de collection sans désillusion; alors, est-ce
à dire que les dizaines de milliers d'amateurs qui sont en train
de restaurer une ancienne sont des gens qui n'ont rien compris?
Paradoxalement, non, et loin sen faut! Ce serait ignorer ce que je considère
comme le principal motif plaisir procuré par les voitures de collection;
imaginer sa voiture finie, travailler et engendrer de ses propres mains
une véritable résurection.
Rouler en
ancienne au sein d'une manifestation n'est pas dénué de
charme, mais ce n'est que la partie immergée de l'iceberg; les
plus nombreuses et les plus grandes satisfactions sont souvent obtenues
au fond d'un garage, seul, à contempler pensivement le travail
effectué peu à peu...
Même si cela peut sembler dérisoire, il est souvent plus
authentiquement satisfaisant de pouvoir apprécier un démarreur
fraîchement restauré et ayant l'apparence intérieure
et extérieure d'un démarreur neuf (peinture satiné
au pistolet, aluminium microbillé, boulonnerie neuve et cuivres
étincelants) que de se faire-valoir lors d'un concours avec une
voiture que l'on a payée au prix fort...
De plus,
pour les véritables amateurs, dénicher une voiture "dans
son jus" possède un autre avantage très important,
à savoir le fait de pouvoir connaître véritablement
l'état du véhicule en question ; ici, pas de trace de Synthofer
sous une peinture brillante, pas de soudure sous une couche d'apprêt
ni de "choucroute" pour boucher un trou de corrosion, bref,
pas de travail de piètre qualité qu'il faudra d'abord défaire
avant de le refaire dans les règles de l'art!
Vous remarquerez que l'on exclue, par ommission, le cas des voitures "
déjà refaites" mais "encore à refaire";
ce sont souvent de véritables sources de grandes désillusions,
à éviter absolument...
Cette démarche
à cependant une limite que bien des amateurs ne respectent pas;
au vu du coût d'une restauration, il semble, et il est, illogique
d'entreprendre un tel travail sur une voiture dont la cote ne permettra
jamais de rentrer dans ses frais; si, dans un domaine faisant intervenir
la passion l'aspect financier n'est pas forcément le plus important,
il est toujours frustrant de dépenser à fonds perdus deux
ou trois fois la valeur maximale d'une voiture en frais de restauration!
Un jour, (si, si!) vous voudrez, ou vous devrez, sans doute vous en séparer,
ne serait-ce que pour entreprendre un autre projet, et nul ne vous remboursera
vos frais bien au-delà de la cote usuelle, et ce, même si
votre voiture est un véritable chef-d'oeuvre; pensez-y avant de
vous lancer dans l'achat d'une véritable épave de populaire
française (que j'aime bien par ailleurs).
De même, rester en dessous de la cote par rapport à l'état
vous permettra de revendre votre voiture si la passion venait à
vous quitter en cours de travaux...
Enfin, ultime plaisir, trouver une voiture qui n'a subi aucune réparation
à l'exception de l'entretien usuel permet souvent de reconstituer
son histoire et, par là, d'avoir l'honneur de la perdurer; posséder
la facture d'achat originale de son véhicule, c'est un peu connaître
celui-ci depuis sa création...
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Dans le cas présent, le cahier des charges était à la fois vague et précis; trouver une américaine "classique" des années 1955-1961, si possible complète, si possible "dans son jus", ceci pour un budget laissant la porte ouverte à une remise en état tout en restant en-dessous du fameux rapport cote/état du véhicule; bref, trouver l'introuvable, ou, du moins, la perle très rare!
Dans cette approche, ont été privilégiés les aspects pragmatiques et techniques du projet, sans s'attacher à une marque particulière. Cela était d'autant plus facile que, par définition, toutes les américaines "classiques" sont attrayantes...
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Si vous lisez
encore ces lignes, c'est sans doute que vous êtes véritablement
passionné et que vous sentez déjà ce mélange
d'excitation et de crainte préalable à tout acte important;
vous allez probablement vous lancer dans l'achat d'une ancienne, que cette
décision vous soit consciente ou non!
Aussi, je vous félicite et vous invite à consulter la rubrique
suivante; Trouver une ancienne
à acheter (A venir)
