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Rénovation
des dessous de la voiture
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Nous utilisons
le terme "rénovation" plutôt que celui de restauration
car il nous paraît primordiale de garder, ou retrouver, l'aspect
original que la voiture avait en 1957 et non pas de lui appliquer ceux
de 2004. A première vue la peinture originale de la voiture sera conservée malgré ses nombreuses zones atteintes par la rouille; nous expliquerons en temps utile le procédé qui permettra cependant de retrouver un aspect plus convenable. Par contre, le châssis et toutes les pièces de suspension sont dissimulées sous une couche d'une demi-douzaine de centimètres d'argile et de craie, révélant une utilisation plutôt champêtre...
Ce mélange
semble avoir préservé les dessous de la voiture puisque
après en avoir retiré plusieurs dizaines de kilos, la superstructure
inférieure nous révèlent des points plutôt
positifs: Seul point négatif, un renfort de caisse côté passager est percé sur quelques centimètres carré. Si, comme
on le voit ci-dessus, le berceau avant conserve toute sa peinture originale,
probablement protégée par les émanations d'huile
du moteur, il n'en est pas pareil des longerons du châssis qui demanderont
à être traités et repeints.
Après avoir démonté les éléments de suspension avant et arrière puis désaccouplé les quatorze silent-blocs, l'ensemble châssis-caisse est suffisement surélevé pour pouvoir poser la caisse sur des fûts d'huile et laisser redescendre doucement le châssis...
Inutile de dire que toutes les mesures de sécurité doivent être prises lors de cette étape et qu'il convient de sécuriser la caisse par de grosses chandelles professionnelles au cas où les fûts viendraient à défaillir!
Le châssis peut être ensuite extrait par l'avant et travaillé avec suffisement d'espace autour.
Il est soigneusement lavé puis poncé à la ponceuse orbitale (disque de 80, puis 150 puis 240) pour enlever le maximum de rouille. Les parties moins planes (renforts, soudures) seront décapées et dérouillées avec une perceuse munie d'une brosse métallique. Une astuce;
quand vous pensez avoir terminé cette étape, rentrez chez
vous et faite autre chose. Le lendemain, de retour à l'atelier,
vous découvrirez à coup sûr des zones qui peuvent
être améliorées! Le châssis
est maintenant présentable mais, nous le savons, la rouille, même
invisible, se cache toujours dans les micro-aspérités du
métal. A ce stade, vous vous êtes sans doute déjà demandé pourquoi nous nous embêtons de telle manière plutôt que d'emporter le châssis chez le sableur... Sans dénigrer
de façon catégorique ce choix, nous pensons que ce n'est
pas une solution miracle pour plusieurs raisons. Chacun fera comme bon lui semble mais nul ne devra oublier que, sablage ou pas, la quantité de travail reste sensiblement identique! Vous l'avez compris, nous sommes loin d'en avoir terminé avec ce châssis... Tout d'abord,
nous ponçons totalement l'intérieur de la traverse avant,
puis nous la peignons (voir plus loin pour la qualité de la peinture). Tout d'abord,
les silent-blocs ont été tenus en place durant l'assemblage
de la voiture par des morceaux de Chaterton tissés, adhésif
qui devra être utilisé à nouveau lors de la repose
de la caisse pour des questions de conformité. De même, on ne sait pas pourquoi, les trous correspondant aux plots de centrage des longerons ont été très grossièrement rebouchés à l'arc (alors qu'il existe des trous juste à côté). Ne vous affolez-pas, votre châssis n'a pas été "bidouillé", tout cela est d'origine, la piètre qualité n'étant que le pendant de la très grande diffusion; plus d'un million d'exemplaires en 1957! Ici et là, des lettres (B, R, etc...) sont estampées sur les différentes parties du châssis, sans doute pour se répérer lors de l'assemblage ... Enfin, dernière particularité, une sorte de mastic américain se trouve sous les supports des silent-blocs les plus en avant; nous ne connaissons pas leur rôle mais le laisseront néanmoins en place. Après toutes ces observations, il est temps de reprendre le travail. Tout d'abord, pour des questions de finition, nous ferons sauter le maximum de goutelettes de soudures collées au châssis. C'est une opération facile qui se pratique à l'aide d'une disqueuse passée tangentiellement au châssis; pas question de meuler ces goutelettes, ce qui marquerait forcément le châssis, mais bien de les faire sauter! Ensuite,
muni d'un pic de soudeur, nous faisons sauter le laitier encore présent
sur certaines soudures pour pouvoir accrocher la peinture sur une surface
saine. Après chaque opération, nous phosphatons les zones mises à nues en utilisant la technique du chiffon. Le châssis
peut maintenant recevoir sa couche d'accrochage, en l'occurence une peinture
époxy bi-composante en provenance de chez Restom.
La
plupart des restaurateurs s'arrêteront là; un beau châssis
avec une belle peinture, que
demander de plus?
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